HUm... Voyons voir...

Ciel dégagé, étoiles scintillantes et multiples, air frais mais pourtant pas une brise. C’était ce genre de temps que Nataniel apprécié le plus. Il traversa la grande place et les grandes allés sans encombre. Il faut dire qu’a cette heure ci peut de gens osaient trainer dehors. Atlantide avait beau être prospère et en paix elle n’était pas pour autant inoffensive. En arrivant prés du grand panneau Nat remarquer une ou deux personnes, il inspecta rapidement les possibilités de replis, les angles d’attaques et surtout les faits et gestes de chaque individu présent. Première chose à faire, observer les mains. Au bout de quelques secondes Fowl arriva au niveau du panneau, a coter de lui une silhouette lisait attentivement ce qu’il était venu chercher. La nuit étant très sombre il ne fit pas attention au détail de celle-ci mais remarqua tout de même que cette personne porté des vêtements de hautes coutures, en velours. Pour de des goûts d’un tel raffinement ce devais être une femme et il ne put s’empêcher de remarquer qu’elle fut de bonne mensuration.

*Mmmm...*

Il parcourra rapidement les avis de recherches puis trouva ce qu’il voulait. Un avis de recherche d’un montant médiocre mais d’une facilité dérisoire, un vulgaire vampire, tout frais transformé surement, avait la gorge un peut trop dessécher au goût des templiers. Une proie facile, il ce servira d’un des ivrognes de la taverne pour l’attiré et dépècera le non vivant sans difficulté. Nataniel tendit le bras pour saisir l’avis du bout des doigts et le décrocher du tableau lentement…

Alors qu'elle inspectait, lisait avec attention, tous les avis de recherches, elle marqua, dans sa tête, ceux qui étaient en rapport avec le vampire et ceux qui ne l'étaient pas. C'était un travail fastidieux, car derrière certains actes barbares pouvaient se cacher un vampire, tout comme les actes en questions pouvaient être falsifiés; ou bien il se pouvait que l'on pense qu'ils soient éxécutés par des personnes différentes alors qu'en réalité, elles n'étaient qu'une. Bref, c'est en tentant de déterminer des liens de ce genre qu'une personne vint à son côté. Un homme, imposant. Même si elle n'avait ni levé les yeux, ni tourné la tête vers cette personne, elle le savait, ce genre de choses était particulièrement décelables. Elle le laissa de côté et reprit son inspection quand la main du tueur à gage saisit l'avis de recherche de la personne qu'elle recherchait. Sa réaction ne se fit pas attendre. Vive, elle posa doucement sa main sur l'avant bras de Nataniel et murmura:

"Non je vous en prie..."

Theodora était connue dans Atlantide. Si elle ne tenait pas à ce qu'on la découvre en train d'observer les avis de recherche, elle désirait encore moins qu'on tue un des siens, sans même lui donner une chance de s'adapter. Elle tourna un visage implorant vers Nataniel mais ses traits se muèrent en surprise lorsqu'elle reconnu l'ange déchu qu'elle avait croisé, il y avait de cela des centaines d'années. Comme c'était à prévoir, il n'avait pas prit une ride. Il n'avait pas changé. C'était ce même visage qui venait la tourmenter dès qu'elle envisageait de s'abandonner à un autre. Elle en resta interdite. Malgré la nuit, elle avait pu le reconnaître. En effet, le panneau d'affichage, comme la grande place et tous les autres endroits importants d'Atlantide étaient munis d'éclairages publics.
Revenant non sans mal de sa surprise, elle lâcha le bras de Nataniel et le rammena avec lenteur contre son flanc. Elle ne savait pas quoi dire, et quand bien même aurait-elle su, elle n'aurait pas pu le dire. Comme lors de leur brève rencontre à l'arbre des fées, pour elle le temps s'était arrêté. Elle aurait aimé pouvoir détacher son regard de celui de l'ange, qui pouvait encore lire de la surprise sur son visage, mais elle en fut incapable.

Theodora n'était pas plus locace que Nataniel. Par où commencer? "Hey salut, tu te rappelles de moi? Tu m'as vue une fois dans ta vie y'a des siècles! Quoi de neuf depuis le temps...?" Ses propres réflexions lui donnèrent envie de se tapper la tête contre les murs. Ce qui la rassura, c'était que lui n'avait pas l'air plus à l'aise qu'elle à ce moment là. Elle continua à le fixer pendant un moment, ne retrouvant la dure réalité que lorsqu'il bafouilla quelque chose. Regardez-moi ça... Plusieurs millénaires chacun et aucun des deux n'avait encore eu ce genre d'expérience... Comme quoi tout arrive. Theodora cligna plusieurs fois des paupières, comme pour reprendre pied dans un semblant de réalité, mais tout autour de l'ange semblait flou. Et finalement, sa propre audace la surprenant, elle s'adressa (enfin) à lui, de sa voix, au timbre plutôt doux, qui évoquait des petites clochettes qui tintinabulent.

"Je... Je vous en prie... Je vous donnerai le double de cette récompense si vous acceptez de me laisser ne serait-ce qu'une semaine pour le trouver..."

Elle avait parlé très vite, comme si elle redoutait quelque chose. Et deux seconde vingt centièmes après avoir terminé sa phrase, elle avait oublié ce qu'elle avait dit... Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'on la laisse là, que le temps se fige et que plus rien n'évolue. Jamais.

Il sembla hésiter un instant, Theo se mordit la lèvre. Et s'il refusait? Que pourrait-elle faire? Elle pourrait toujours le dissuader en usant de son charme de persuasion, mais l'effet s'estomperait dès qu'il serait hors de sa vue et elle ne le souhaitait pas, son acte n'aurait alors servit à rien... Et puis pour le reste... Que pourrait-elle face à un combattant, elle qui rechignait à se servir de ses poings...? Mais elle n'eut pas à controverser d'avantage, puisqu'il accepta son marché. Elle lui sourit à sa réflexion et répondit

"Tout ce que vous voudrez."

Immensément soulagée. Il lui rendit son sourire et celui de Theo s'agrandit. Il avait une faussette quand il souriait. Si la vampire avait été une glace, elle aurait fondu. Sans qu'elle ne se l'explique, elle trouvait ça irrésistible... Captivée par le dit sourire, elle ne remarqua même pas la tentative de Nataniel, rapport au décolleté. Et puis il parla de nouveau. Son protégé hors d'atteinte pour le moment, elle pouvait penser à autre chose. Il avait la voix grave, elle avait des tons... Hein? Il avait parlé? Mais il a dit quoi?

"Hein?... Enfin je veux dire euh... Pardon."

Elle mit vingt bonnes secondes avant de remettre les sons dans le bon ordre pour reformuler dans sa tête la question de l'ange puis se racla la gorge et répondit. Si elle avait pu, elle aurait rougit.

"Oui c'est bien moi... Je n'aurai jamais cru que vous vous souviendriez de moi."

Elle ne lui retourna pas la question, celle de Nataniel y répondant. Mais effectivement, elle ne pensait pas l'avoir marqué ce jour là. Il devait voyager, voir beaucoup d'endroit, de gens... En quoi aurait-elle pu se différencier de la masse? Elle n'était pas certaine de vouloir le savoir, mais elle était contente que ce soit le cas et se contentait de marquer sa surprise à voix haute.

Theodora eut un petit rire. Avec un sourire en coin, qui dévoilait l'une de ses canines proéminantes, et un regard lourd de sous-entendu, elle lui rétorqua

"Ne suis-je pas sensée être le chasseur de la nuit?"

Mais son sourire se changea vite en quelque chose de plus naturel et doux.

"J'accepterai volontiers que vous me raccompagniez."

La vampire poussa l'audace plus loin puisqu'elle s'empara du bras de Nataniel, sans demander l'avis de ce dernier, pour s'y "appuyer" comme le voulait la situation. Elle n'aurait ainsi pas à découvrir, immédiatement du moins, si Nataniel était aussi galant qu'il en avait l'air. Depuis toujours, Theodora s'était gardé d'aller fouiller dans l'esprit des gens, à moins d'une grande nécessité. Il est étrange de constater à quel point les principes les plus basiques tombent comme des châteaux de cartes en certaines occasions... Et sa promenade avec Nataniel en était une. Elle se lança donc à l'assaut des pensées de l'ange déchu, alors qu'ils entamaient tranquillement la route pour la rammener chez elle.

Les pensées de Nataniel n'échapèrent pas à Theodora. Elle ne put retenir un sourire à l'expression qu'il utilisa. "Nom d'un troll en chaleur". Elle la ressortirai celle-là. Il semblait cependant pressé et gêné de sa présence, elle se força donc malgré sa nature plutôt passive et lente, à accélérer le pas pour arriver plus vite devant son château, sans que cela ne soit trop exagéré non plus, pour éviter que Nataniel ne se pose de questions.

"Comment vous appelez-vous?"

Elle leva la tête vers lui, pour lui poser sa question, voulant rencontrer encore ces yeux hypnotisans. Et si elle avait de la chance, il sourirait et elle aurait droit à la faussette. Pour l'encourager dans ce sens, elle lui adressa un sourire qu'elle voulait charmeur, bien qu'elle ignora si ses dents l'effrayaient ou pas.

Ouiiiiiiiiiii! Le sourire de Theo s'agrandit. Vue! Elle était là la faussette... Fan? Elle? Naaaaaaaaaaan... Enfin... No comment. Ce fut un jeu de miroir. Il lui rendit son sourire, qu'elle lui renvoya aussitôt.

"Je suis très impressionnée, et honorée de me trouver en votre compagnie. Quand j'étais petite, on nous racontait l'histoire des grands anges. Ca me fait drôle de me dire qu'une partie de l'un d'eux est en ma compagnie. Quant à moi, je m'appelle Theodora Isidor."

Elle vit les rayons dorés pointer le bout de leur nez se mordit la lèvre. La désinformation lui avait demandé beaucoup de temps et énormément d"énergie. Allait-elle prendre le risque de tout flanquer par terre elle-même alors qu'elle ne tolérait pas que quelqu'un enfreigne ce qu'elle avait mit des décennies à construire...? Elle soupira et rabatit sa capuche sur sa tête. Elle lâcha ensuite le bras de Nataniel pour passer des gants de velour, de la même couleur que sa robe. Donner le change... Voilà tout... Les rayons du soleil ne lui faisaient rien de plus qu'à Nataniel, mais toute son oeuvre dépendait presque uniquement de cela. Une fois son gant passé et assurée qu'aucune surface de sa peau ne serait atteinte par le soleil, elle reprit le bras du bel ange.

"Aurais-je le plaisir de vous revoir Nataniel Fowl?"

Pourquoi pas? C'était trop vague à son gout. Elle retint sa main une fois qu'il y eut galamment déposé un baise-main, donc, pour lui poser les questions qui s'imposent.

"Oui ou non? Quand?"

Elle rechignait à le voir s'en aller... Elle n'appréciait pas du tout mais s'y savait contrainte. En même temps... La dernière fois qu'elle l'avait vu, elle l'avait laissé partir et il y avait fallu plusieurs siècles pour le revoir... S'aperçut qu'elle devait le regarder avec un air contrarié, elle sourit.

"Je n'ai pas envie que la prochaine fois que nous nous verrons soit dans plusieurs siècles..."